Velaine, N98 – le 28/01/2024Falisolle, avenue des Français – le 28/01/2024
Pour manifester leurs mécontentements, les agriculteurs ont mis la tête en bas certains panneaux indicateurs de Sambreville. La baisse des prix, les nombreuses heures de labeur, l’accumulation des charges administratives, l’augmentation des charges financières, …. font que la cause est juste. Merci de nous nourrir ! Que ceux que cela dérange fassent le poirier pour lire les panneaux 🙂
Tamines, avenue des Français – 06/03/2021 Tamines, avenue des Français – 06/03/2021 Tamines, avenue des Français – 06/03/2021
Les arbres à l’arrière du monument du
caporal Pierre Lefeuvre ont été abattus.
Le 10ème
corps et le 70ème R.I. à Tamines en 1914
M. Frédéric Masson contait récemment, d’après
des documents recueillis en Belgique, les massacres de civils dont se sont
rendus coupables les troupes allemandes pendant leur avance en août 1914. Les
exécutions en masse qui ont été perpétrées à Tamines ont été particulièrement
horribles et leur récit emprunte pour nous un intérêt spécial, en ce qu’il fait
ressortir le rôle héroïque joué à cette époque par le 10ème corps et
spécialement par le 70ème d’infanterie.
Tamines est occupé par des détachements du 70ème
d’infanterie, qui fait partie du 10ème corps de la cinquième armée.
Ce régiment qui a été recruté en Bretagne est composé de garçons braves,
adroits et capables d’un effort individuel. Ainsi l’un d’eux le caporal Pierre
Lefeuvre, qui a combattu la veille à Auvelais et à Arsimont, se poste à
Tamines, sur la route de Falisolles, sur un escalier qui mène à la villa Herpin.
Ayant vu ses camarades tomber près de lui l’un après l’autre, il prend leurs
cartouches et continue seul le feu sur l’ennemi qui attaque. Dans le jardin
Herpin, on a enterré cinquante-huit Allemands dont neuf officiers tués par le
seul Pierre Lefeuvre, qui avait brûlé deux cent quarante-trois
cartouches ; mais à un moment son fusil fut brisé entre ses mains et il
tomba mort contre la maison.
Des tireurs de cette qualité font des trous
dans les rangs de l’envahisseur et il faut croire que ce sont les pertes qu’ils
ont subies dans les pays où les portait leur confiance dans l’audace de leur
agression qui les exaspèrent. Deux fois dans la journée du vendredi 21 août,
ils ont dû se retirer en vitesse ; pour ce venger, ils ont brûlé dix
maisons, tué une petite fille de huit ans, blessé un homme et une jeune fille.
Le samedi 22, nouvel échec : de leur attaque manquée au-delà de la Sambre,
ils emplissent de cadavres dix-sept camions automobiles. Mais ils sont trop.
Sur la route de Falisolle, le 10ème corps français est contraint de
reculer. Ils sont les maîtres de Tamines.
Ils expulsent de leurs maisons tous les civils
et les enferment (?), au nombre de douze à quinze cents, dans l’église des
Alloux, au centre du village, et dans les écoles voisines. A 7 heures du soir,
les hommes et les jeunes gens sont amenés sur la place Saint-Martin et massés
dans le fond, le long de la Sambre. Ils sont plus de cinq cents. Un officier
leur annonce qu’ils vont être fusillés et aussitôt commande le feu. Les soldats
tirent, rechargent, retirent, puis se précipitent la baïonnette en avant et ils
lardent les vivants et les morts. Cent huit se sont précipités dans la Sambre
où quarante se noient. Trois cents sont morts sur le coup ou succombent à leurs
blessures ; quatre-vingt-quatre blessés se sont rétablis. Parmi les morts,
il y a des enfants de treize ans et un vieillard de quatre-vingt-quatre ans.
Le 23 août, tout ce qui reste de vivant dans le
village est rassemblé et, sous les baïonnettes, formé en un immense cortège qui
est mis en marche vers le nord. La caravane, hommes, femmes, enfants,
vieillards, se dirigent vers Velaines, à six kilomètres de la place
Saint-Martin. Arrivés là, un officier crie : « Vous êtes libres, mais
il vous est interdit, sous peine d’être fusillés, de rentrer à Tamines avant la
fin de la guerre ». Et, près de deux cent quarante-deux maisons
incendiées, les soldats allemands du 77ème régiment d’infanterie
hanovrien, que commande le colonel von Rocquès, achèvent le pillage du
misérable village.
Ainsi furent tués trois cent soixante-quatorze
Belges, qui lèvent contre les assassins leurs mains innocentes. (L’Ouest-Eclair – Edition de Rennes – 27
janvier 1921)